Husserl, Recherches logiques, chapitre 3

Page 53 §17 « La controverse » porte sur le point de savoir si les fondements de la logique sont psychologiques : si la psychologie est l’univers qui nous contraint. Car comme toute pensée, la logique est une excrétion du corps : de la « technologie chimique ».

Or, en termes d’inclusion des ensembles au « chapitre précédent » nous avons vu que les normes sont incluses dans l’influence d’une technologie, alors « nous voyons surgir cette question primordiale et essentielle : quelles sont les sciences théoriques qui fournissent les fondements essentiels de l’épistémologie ? » Est-ce la psychologie à l’extérieur et la place théorique des logiques est-elle « à l’intérieur des sciences déjà délimitées » et autonomes ?

Page 54 Or « le courant qui domine » met la psychologie aux « fondements théoriques essentiels », dans une périphérie qui influence, comme si par ailleurs le langage influençait ou même générait la logique. Alors la logique serait dans la psychologie comme « la technologie chimique » dans la chimie ou l’arpentage dans la géométrie, « comme la partie se distingue du tout, comme l’art se distingue de la science. » Ainsi Stuart Mill dit que la logique « est une partie ou une branche de la psychologie » et qu’elle contient en elle, substantiellement, « autant qu’il est nécessaire pour fonder les règles de son art » comme le bébé prend de sa mère.

Le schéma demeure que la périphérie porte ; quand A est inclus dans B, A engage B et B génère A. Or dans le courant que porte Aristote à l’origine, le langage ordinaire transporte la logique : la logique porte l’influence et fait ce que le langage est.

L’enjeu est de voir chaque fois de ce qu’il se dit, l’intérieur ↓ et l’extérieur ↑.

Page 58 Or « répondra-t-on », la logique ou la psychologie ont « une tâche différente » : la psychologie cherche les lois de « l’enchaînement » causal des processus tandis que la logique cherche « la teneur en vérité » des fonctions, comment elles « doivent être constituées ». [Disons, la psychologie est à l’économie comme la logique est à la technologie.]

Page 61 La psychologie a déjà intégré la logique dans les normes du comportement, comme « n’importe quelle autre science » l’intègre donc la logique ne se fonde pas sur elle sous peine de « cercle vicieux ». Et que la logique soit logique est aussi un cercle vicieux. Or un présupposé est soit un axiome, soit une règle : la psychologie et la logique intègrent les règles, chaque science ayant son propre principe, ainsi celui du développement pour la psychologie ou de l’acte du résultat pour la logique.

Page 62 « De même », l’artiste ignore les principes psychologiques de l’esthétique mais donne à voir des antithèses novatrices ou révolutionnaires, de même « un savant peut construire des démonstrations sans jamais recourir à la logique ».

§20 Or « l’étonnement » philosophique est que cette controverse est logique, disjonctive à l’infini entre inclus | incluant comme vrai | faux peut l’être, autour du « juste milieu » d’une « vérité totale » selon une « vraie force […] immanente ».

Page 63 Logique et psychologie « coparticipent » au sens du « §16 » : l’influence vient de la théorie périphérique, du contexte par extension | de « l’idée de normalisation à l’intérieur, de sorte que chaque théorie a son influence. Alors, la psychologie ne participe pas « seule ni même d’une manière privilégiée, ni [ne] lui fournit son fondement essentiel » puisqu’il existe plusieurs technologies influentes. Donc la « logique pure » peut prendre place influente, « délimitée, fermée en soi » sur son système, un autre référentiel de compréhension entre humains.

Chez Kant la logique tient à des lois et donc à autre chose que soi ; chez Johann Friedrich Herbart elle tient à la pédagogie et à l’indépendance de l’énergie psychique : deux élaborations différentes de « l’hypothèse que nous venons de suggérer. »

Page 64 Mais dans le détails, nos auteurs ont établi une « régulation » et une « préférence » du domaine de la logique pure.

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